L'Arthrose chez les sujets jeunes

L'arthrose est-elle fréquente chez les jeunes ?

L'image de l'arthrose est plus volontiers associée à celle d'un âge avancé. Elle est considérée comme une des conséquences quasi naturelles du vieillissement. Or, ceci est inexact. L'âge représente un facteur de risque de l'arthrose parmi d'autres et n'est pas nécessaire et/ou suffisant à lui seul pour induire une arthrose. Certes, la fréquence de l'arthrose chez les jeunes est moindre que chez les personnes âgées. Nous allons envisager quelques situations où l'arthrose peut toucher des personnes jeunes.

 

 

 J'ai les jambes arquées. Est-ce que je risque de présenter de l'arthrose des genoux ?

 

Une déformation de l'axe de la jambe peut constituer un facteur favorisant d'arthrose. On peut avoir un " genu varum " avec les deux genoux qui s'écartent l'un de l'autre : c'est une morphologie assez fréquente. Le déplacement du centre de gravité du genou en dedans augmente les pressions internes au niveau des cartilages de l'articulation entre le fémur et le tibia et peut donc favoriser la survenue d'une arthrose à ce niveau.

 


genu varum


genu valgum


A l'inverse, le genu valgum est à l'origine de genoux qui se rapprochent l'un de l'autre tandis que les chevilles s'écartent. Enfin, dire que le genu varum est un facteur favorisant ne signifie pas que vous souffrirez, à coup sûr, d'une arthrose du genou. C'est l'association des signes cliniques (douleurs, raideur, déformation) et radiologiques qui permettront à votre médecin de porter le diagnostic d'arthrose et surtout d'envisager un traitement préventif. Un geste chirurgical ne s'impose pas, si vous ne ressentez pas de douleur.


 

Je suis une jeune femme de 24 ans et je suis un peu " trop ronde ". Est-ce que je risque de faire de l'arthrose ?

 

Il existe une bonne corrélation entre surpoids et arthrose du genou ou de la hanche. Le surpoids joue un rôle mécanique, mais il n'est pas le seul en cause puisque, d'après certaines études, le poids influence aussi l'arthrose de la main. D'autres études démontrent aussi que les sujets ayant une arthrose du genou constituée à 40 ans verront leur arthrose évoluer moins vite s'ils sont capables de maigrir durablement. Il est donc important que vous entrepreniez, avec votre médecin, une enquête alimentaire puis un régime afin d'éviter ou de retarder l'apparition de douleurs et de raideurs invalidantes. Bien évidemment, la lutte contre le surpoids vous permettra aussi de diminuer considérablement ce facteur de risque important dans les maladies cardio-vasculaires.



 

Mes parents m'ont dit que, bébé, j'avais une luxation congénitale de la hanche. Ai-je un risque de faire de l'arthrose de la hanche ?

 

Il peut exister des facteurs déclenchants, sinon aggravants.

Certaines maladies de la hanche, congénitales ou de développement, peuvent conduire plus tard dans la vie à l'arthrose. Les 2 principales anomalies de développement sont :

 

  1.  La coxa vara également nommée coxa vara de l'adolescent, 
  2.  La luxation congénitale de la hanche.

 

Tout d'abord, quelques notions d'anatomie : la coxa vara consiste en une diminution anormale de l'angle entre la tête du fémur et la diaphyse fémorale. Cette déformation survient dans la majorité des cas au moment de la poussée de croissance rapide de l'adolescence.

 

 

 

Chez l'adulte normal, l'angle entre le col et la diaphyse fémorale est de 120 degrés à 135 degrés. Si l'angle est réduit à moins de 120 degrés, il s'agit d'une coxa vara.



En cas de coxa vara, il existe deux possibilités de traitement chirurgical :

 

  1. L'ostéotomie qui consiste à redresser l'axe du membre inférieur pour rééquilibrer le fonctionnement de la hanche. C'est le véritable traitement de la cause.
  2. La prothèse totale de hanche qui a pour but de remplacer le cartilage usé, mais qui n'est employée que si le cartilage a été détruit (à un stade avancé).

 

Autrefois, la luxation de la hanche était une affection mal diagnostiquée. Elle menait ainsi à un grand nombre d'arthroses de la hanche.
Désormais, la luxation de la hanche est systématiquement recherchée dès la naissance et aux cours des premières consultations des nouveau-nés. Une fois le diagnostic porté, il suffit le plus souvent de langer le bébé en abduction (les jambes écartées) pour réduire définitivement la luxation.




Je suis un jeune sportif et mon ligament croisé du genou s'est rompu. On m'a dit que je risquais de faire de l'arthrose du genou. Qu'en est-il réellement ?

 

L'arthrose du genou est une lésion dégénérative "s'installant progressivement "au fil des ans. Le traumatisme violent qui a porté sur la région articulaire de votre genou a entraîné un mouvement forcé, anormal, de l'articulation.  Comme votre squelette a résisté, sous l'effet d'un écart temporaire des surfaces des deux os, il s'est produit une élongation ou une déchirure ligamentaire.

En conséquence, on peut observer 2 degrés de lésions ligamentaires :

 

  1. Une entorse bénigne due à une simple élongation ligamentaire, avec des déchirures mineures, et qui n'entraîne pas de mouvements anormaux de l'articulation.
  2. Une entorse grave due à une déchirure ligamentaire qui peut aller jusqu'à la rupture totale d'un ou de plusieurs ligaments. Cela entraînera des mouvements articulaires anormaux avec instabilité du membre que l'on recherchera lors de l'examen clinique.

 

Si cela est nécessaire, notamment en cas d'instabilité dans l'articulation de votre genou, votre médecin vous proposera une intervention chirurgicale à type de stabilisation précoce. Autrefois, certaines interventions chirurgicales pouvaient entraîner de l'arthrose. De nos jours, ces techniques ont été abandonnées et la chirurgie du genou expose moins aux complications arthrosiques.
 

 

Image retirée.


Schéma des ligaments de l'articulation du genou



Le ligament croisé antérieur (LCA) et le ligament croisé postérieur (LCP) sont à l'intérieur de l'articulation.


Le ligament latéral interne ou LLI et le ligament latéral externe ou LLE sont à l'extérieur de l'articulation.

 



 

A l'occasion d'une radiographie, on m'a découvert des signes radiologiques d'arthrose. Je n'en souffre pas du tout mais j'aimerais savoir si je risque d'en souffrir ?

 

Les 3 signes radiologiques classiques évocateurs d'arthrose sont :

 

  1. Le pincement de l'interligne articulaire entre les os,
  2. Des signes de condensation osseuse (ostéo-condensation), 
  3. Des becs osseux déformant les rebords appelés ostéophytes.

 


Signes radiographique de l'arthrose

 

L'existence de ces signes est le témoignage d'une érosion du cartilage des articulations concernées. Toutefois, il n'existe pas de parallélisme entre les signes radiologiques et les signes cliniques que sont la douleur et la raideur articulaire. La découverte de signes d'arthrose est fréquente sur les radiographies. Dans la majorité des cas, vous ne souffrirez jamais de cette "arthrose".


Parfois, les signes cliniques sont très "parlants" alors que l'atteinte radiologique est muette, parfois, comme dans votre cas, c'est l'inverse.

En général, ce sont les signes cliniques qui orientent le traitement. Mais, avec votre médecin et selon votre cas, il peut être utile d'entreprendre déjà une prise en charge thérapeutique qui pourra consister à :

 

  • lutter contre les facteurs de risque (surpoids, mise au repos ou amélioration de l'ergonomie des articulations concernées),
  • en cas d'apparition de douleurs liées aux signes radiologique, un traitement pourra être envisagé (antalgiques, anti-inflammatoires, anti-arthrosiques...).