Revue de presse Arthrolink

Le surpoids, un fardeau pour les articulations - 18/09/2009

Une récente étude publiée dans l'édition d'août de la revue Radiology indique que le risque d'arthrose progresse plus rapidement en cas de surpoids ou d'obésité. L'équipe du Dr Frank W Roemer, de l'Université de Boston, a suivi pendant 30 mois 336 patients souffrant d'arthrose. Elle a découvert que chaque point supplémentaire de l'indice de masse corporelle augmentait de 11 % la perte de cartilage. Il semblerait que l'excès de poids use plus rapidement les cartilages des genoux et les rend ainsi plus vulnérables à la maladie. Cette étude confirme d'une certaine manière ce qu'on savait déjà, à savoir que la perte de poids est un facteur essentiel pour ralentir la progression de l'arthrose. Roemer FW et coll. Radiology, August 2009

 

Craquements inoffensifs et dangereux - 18/09/2009

La manie qui consiste à se faire craquer les doigts n'est pas dangereuse. Le Pr Maxime Dougados, rhumatologue à l'hôpital Cochin de Paris, explique qu'elle « ne provoque pas de destruction articulaire ». Le bruit du craquement est « simplement dû à l'éclatement d'une bulle d'air qui sépare les surfaces articulaires ». Toutefois il faut être attentif à un autre phénomène plus inquiétant : si en marchant, on perçoit un craquement au niveau du genou ou de la hanche, cela peut être là le signe d'une maladie du cartilage, comme l'arthrose. Il faut alors consulter son médecin.

Ostéoporose : les bienfaits du régime méditerranéen - 18/09/2009

Si la génétique détermine 60 à 80 % de la masse osseuse, l'alimentation et l'activité physique ont également une incidence sur le capital osseux. Une étude parue dans le Journal of the American College of Nutrition montre qu'un « régime proche du régime méditerranéen peut contribuer à l'acquisition d'un pic de masse osseuse appréciable » pendant l'adolescence, permettant de prévenir plus tard le risque d'ostéoporose. Une vingtaine de garçons âgés de 13 ans ont été suivis pendant deux périodes différentes : la première de trois jours, au cours de laquelle ils se sont nourris comme ils le faisaient habituellement, la deuxième d'un mois avec un régime alimentaire proche du régime méditerranéen. Si l'apport quotidien total en calcium ne différait pas d'une période à l'autre, « la variété des sources dans la phase ‘méditerranéenne' était nettement supérieure à celle de l'alimentation habituelle des adolescents ». Les chercheurs ont observé que ce régime permettait aux adolescents de mieux absorber et retenir le calcium et « les mesures des marqueurs biologiques témoignaient d'un turn over nettement plus intense sous alimentation méditerranéenne ». L'alimentation méditerranéenne permettrait ainsi, selon eux, d'améliorer l'utilisation du calcium dans le squelette. Seiquer I et coll. : A Mediterranean dietary style improves calcium utilization in healthy male adolescents. J Am Coll Nutr 2008; 4: 454-62.

Etudes sur troubles rhumatologiques persistantes dus au chikungunya - 18/09/2009

Trois ans après l'épidémie de chikungunya qui a touché 266 000 personnes à la Réunion, une étude clinico-biologique est actuellement en cours afin de déterminer l'évolution des troubles rhumatologiques résultant de cette infection. Jusqu'ici les rares données disponibles provenaient d'études sud-africaines réalisées au cours des années 80 sur des patients jeunes (la moitié étant âgés de moins de 17 ans). Elles montraient que 33 % des patients atteints du chikungunya se plaignaient de troubles rhumatologiques plusieurs mois ou années après l'épisode aigu. Mais le jeune âge des participants et l'absence de recherche des facteurs de risque associés à la persistance des manifestations rhumatologiques constituent les principaux défauts de ces recherches. Les premières études réunionnaises portant sur l'évolution rhumatologique 12 à 18 mois après la survenue de l'infection CHIKV ont rapporté des proportions de troubles articulaires bien plus importants, compris entre 57 % et 65 %. Elles ont permis d'identifier trois facteurs de risque aggravant la persistance des manifestations rhumatologiques : être âgé de plus de 45 ans, rapporter des douleurs intenses et avoir un antécédent d'arthrose. Reste aujourd'hui à confirmer ces résultats et à mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques sous-jacents.

Recherches contre l'arthrose à l'INSERM de Nantes - 18/09/2009

Rhumatologue au CHU de Nantes, le Pr Yves Maugars reconnaît que, contre l'arthrose, « les traitements de fond sont peu efficaces ». Ils aident généralement tout au plus à empêcher une dégradation trop rapide. Par ailleurs, les injections d'acide hyaluronique qui permettent la cicatrisation du cartilage au niveau du genou, de l'épaule ou de la cheville, n'ont qu'un effet provisoire. Toutefois la recherche progresse dans ce domaine : à l'unité 791 de l'Inserm de Nantes, des chercheurs développent de nouvelles approches thérapeutiques sous la responsabilité du professeur Jérôme Guicheux. Parce que « contrairement à l'os, dans le cartilage, les cellules ne prolifèrent pas » et que, devenu fibreux, le cartilage ne se restaure plus, le but des scientifiques est « de traiter les petites lésions de départ en apportant des éléments qui vont contribuer à améliorer ses capacités de réparation ». Pour cela, ils utilisent des techniques issues de l'ingénierie tissulaire : « on prélève des cellules souches sur la personne dont il faut réparer le cartilage qu'on associe ensuite à un biomatériau, sous la forme d'un liquide à injecter dans la lésion. Une fois dans la lésion, le mélange durcit et les cellules à l'intérieur vont refaire du cartilage ». Après des travaux menés sur le lapin, puis à la rentrée sur le cheval, les chercheurs espèrent débuter les expérimentations chez l'homme en 2012 et obtenir les autorisations sanitaires en 2013.

 

Gluten, maladie coeliaque et ostéoporose - 18/09/2009

Le gluten est devenu « la nouvelle bête noire nutritionnelle ». Dans les rayons des supermarchés, on assiste à une explosion des produits affichant le label « sans gluten ». Se déclarant « intolérantes au gluten », de plus en plus de personnes préfèrent en limiter la consommation. Indigeste pour certains, le gluten peut être plus nocif encore pour d'autres. Le gluten est effet impliqué dans le développement de la maladie coeliaque, qui peut se manifester par des ballonnements abdominaux douloureux, une fatigue chronique, une dénutrition et des troubles articulatoires ou osseux inexpliqués. Selon l'Association française des intolérants au gluten, 1 personne sur 100 est concernée par cette maladie mais seulement 10 à 20 % des cas sont actuellement diagnostiqués en France. En provoquant la disparition progressive des villosités intestinale, la maladie coeliaque empêche l'absorption correcte des nutriments essentiels à l'organisme. Les carences qui en résultent entraînent une perte de poids excessive, une fatigue importante, ainsi qu'un risque accru d'ostéoporose. Le seul traitement possible est alors l'éviction à vie du gluten.

Les promesses de la régénération tissulaire en cardiologie - 18/09/2009

Réunis à Limoges du 25 au 29 août pour un congrès international consacré à la régénération tissulaire, des chercheurs et des cliniciens du monde entier doivent faire le point sur ce que sera cette « discipline du troisième millénaire ». L'essor actuel de la médecine régénératrice est notamment dû à la mise en évidence de cellules souches, y compris chez l'adulte (ce qui élimine les problèmes éthiques liés à l'utilisation des cellules souches embryonnaires), qui peuvent participer à la régénération des organes. En cardiologie, la recherche sur la régénération des tissus fait naître l'espoir de pouvoir traiter un muscle cardiaque nécrosé ou des vaisseaux sanguins endommagés à la suite d'un infarctus.

Quels types de bandages en cas de gonarthrose ? - 18/09/2009

Outre les anti-inflammatoires et antalgiques communément prescrits, les douleurs de la gonarthrose peuvent être soulagées par le port de genouillères ou de bandages élastiques. Une étude menée sur 68 patients souffrant d'arthrose du genou a récemment permis de comparer les effets de différents types de bandages. Pendant deux périodes consécutives de 15 jours, les participants ont porté des bandages classiques puis des bandages plus lâches ou inversement. Les chercheurs ont été surpris de constater que le bandage classique n'avait eu aucun impact positif sur la douleur et sur l'équilibre statique de l'articulation, a contrario du bandage relâché qui a apporté un réel bénéfice aux dires des patients. L'effet obtenu par ces bandages est double : non seulement, ils diminuent la douleur par augmentation de la chaleur locale, mais ils stabilisent également l'articulation de façon à la maintenir dans la bonne position au cours des mouvements. Si ces équipements constituent un traitement d'appoint dans la prise en charge de l'arthrose du genou, ils ne doivent pas faire oublier les exercices physiques réguliers. En effet, « la pratique de la marche est généralement préconisée en dehors des périodes de poussée de la maladie ».

 

Des aliments anti-arthrose - 18/09/2009

Certains aliments sont à privilégier en cas d'arthrose. En 2005, une étude américaine a démontré les bénéfices des crucifères (navet, brocoli, chou-fleur, chou rouge, etc.) dans la prévention de cette maladie car ils renferment des antioxydants et des glucosinolates qui « empêchent la destruction des cellules du cartilage en bloquant les processus inflammatoires dans l'articulation ». Il convient de mettre des légumes crucifères au moins 2 fois par semaine dans son assiette, de préférence consommés crus ou cuits à la vapeur. Le cassis est un autre aliment dont l'action anti-inflammatoire a de très bons résultats dans la prise en charge de l'arthrose de l'articulation du genou. Enfin, en 2001, des chercheurs américains ont testé le gingembre dans l'arthrose : « après 6 semaines, les patients étudiés se déplaçaient avec plus de facilité, leurs douleurs étaient moins fortes et leurs articulations moins raides. Des signes que leur arthrose s'était grandement améliorée ». Le caractère fortement anti-inflammatoire du gingembre s'explique par la présence de différents composés : gingérols, shoagols et paradols.

Peut-on faire du sport avec une prothèse? - 18/09/2009

Le sport est conseillé aux personnes souffrant d'arthrose car la sédentarité diminue la capacité de régénération du cartilage et accroît le risque de surpoids. Or, les kilos excédentaires aggravent la pression exercée sur le squelette et « la graisse présente autour de la capsule articulaire libère des substances pro-inflammatoires qui rongent le cartilage ». Toutefois la pratique du sport à outrance est délétère pour les articulations et « peut marquer le début d'une triste dégénérescence qui peut aboutir à la disparition complète du beau manteau cartilagineux ». Enfin, les porteurs de prothèses doivent également être prudents avec la pratique sportive. Le matériau souple qui recouvre les surfaces d'appui de la prothèse, le polyéthylène, s'érode à une vitesse proportionnelle aux pressions subies. On estime ainsi que la prothèse d'un sportif s'use en moyenne à hauteur de 0,39 mm/an, contre 0,1 mm/an chez un sédentaire. Les disciplines dites « portées » (en position debout) sont donc à pratiquer avec modération et, de préférence, sur des surfaces souples (sur terre battue pour le tennis plutôt que sur sol dur). Les sports à privilégier sont le vélo et la natation.