Arthrose : ce qu’il faut savoir pour chaque prothèse - 29/06/2015

Qu’il s’agisse d’arthrose du genou, de la cheville ou de la hanche, l’indication de la chirurgie se fait toujours en dernier recours1 : une consultation avec un rhumatologue peut déterminer si la prothèse est la meilleure solution.

La prothèse du genou est proposée aux personnes qui souffrent d’une arthrose très avancée et qui ont épuisé tous les autres traitements contre l’arthrose. L’intervention se fait sous anesthésie générale et dure plusieurs heures. Après la pose de la prothèse, le patient doit suivre un programme de rééducation du genou de plusieurs mois pour retrouver une articulation souple et sans douleur. Il a été montré que celui-ci pouvait être effectué à l’hôpital ou à domicile sans différence d’efficacité2. Des exercices fonctionnels de physiothérapie ont également montré leur pertinence à court terme après la pose de la prothèse..

Plus de 120 000 personnes se font poser une prothèse de la hanche chaque année : il s’agit donc d’une opération très courante. Elle est indiquée en dernier recours lorsque l’atteinte arthrosique est très invalidante. La prothèse de la hanche est dite « totale » car l’articulation est entièrement remplacée. Après l’opération, la récupération est plutôt rapide puisque la personne peut se lever après 48 heures et garde des béquilles pendant 2 à 6 mois. La semaine suivant l’opération reste néanmoins éprouvante et se déroule généralement à l’hôpital. Lorsque les personnes remarchent normalement, les activités trop violentes doivent être évitées car la prothèse est plus fragile qu’une hanche naturelle. De nouvelles techniques, dites mini-invasives, et qui améliorent considérablement la récupération, ont fait leur apparition, mais elles restent encore assez peu pratiquées.

La pose d’une prothèse de la cheville est une opération relativement récente. On distingue la prothèse totale de la cheville, indiquée principalement chez les personnes âgées ayant une cheville très douloureuse, de l’arthrodèse de la cheville (blocage d’une articulation par fusion osseuse) indiquée davantage pour des cas d’arthrose post-traumatiques chez les sujets jeunes4. Le temps d’hospitalisation pour une prothèse de la cheville varie généralement de 2 à 8 jours en raison des douleurs postopératoires. L’immobilisation dure ensuite de 2 à 3 mois, avec un mois sans appui sur la cheville opérée, puis débute ensuite la rééducation durant environ 3 mois. Il faut donc compter près de 6 mois avant de profiter de son opération.

La prothèse du poignet est parfois indiquée lorsque la gêne fonctionnelle est importante et que l’arthrose est très avancée. Elle est généralement posée en milieu hospitalier sous anesthésie locale. Il existe cependant de très nombreux modèles de prothèses pour les poignets ainsi que d’autres opérations possibles comme l’arthrodèse partielle ou la résection (excision de certains os). En fonction de l’opération choisie par le chirurgien, le temps d’immobilisation, la perte de force globale et la mobilité articulaire varient beaucoup. Les complications sont généralement nombreuses au niveau de cette articulation5.

 

Sources
1. Van Manen MD, Nace J & al. Management of primary knee osteoarthritis and indications for total knee arthroplasty for general practitioners. J Am Osteopath Assoc. 2012 Nov;112(11):709-15.
2. Lopez-Liria R, Padilla-Gongora D & al, Home-Based versus Hospital-Based Rehabilitation Program after Total Knee Replacement. Biomed Res Int. 2015;2015:450421. doi: 10.1155/2015/450421. Epub 2015 Apr 16.
3. Minns Lowe CJ, Barker KL & al. Effectiveness of physiotherapy exercise after knee arthroplasty for osteoarthritis: systematic review and meta-analysis of randomised controlled trials. BMJ. 2007 Oct 20;335(7624):812. Epub 2007 Sep 20.
4. Jarde O, Vernois J & al. Arthrose de la cheville : arthrodèse ou prothèse ? Académie Nationale de Chirurgie, 2004, 3 (3) : 7-13
5. Ph Saffar, Evolution et traitement de l’arthrose du poignet, Académie Nationale de Chirurgie, 2012, 11 (2) : 025-030