Qu’est-ce que la polyarthrite rhumatoïde ?

La polyarthrite rhumatoïde, autrefois appelée polyarthrite chronique évolutive, touche 0,5 % de la population française[1] et plutôt les femmes[2]. Il s’agit d’une maladie inflammatoire chronique qui atteint plusieurs articulations (« poly », « arthrite ») et qui évolue par poussées, entrecoupées de périodes plus calmes. Cette maladie s’étend progressivement, provoquant la déformation et la destruction des articulations. C’est la forme la plus fréquente de rhumatisme inflammatoire chronique.[3]

Quels sont les symptômes de la polyarthrite rhumatoïde ?

La maladie évolue en commençant en principe par les poignets, les mains et les pieds, voire parfois les genoux et les coudes. La plupart du temps, la progression se produit de façon symétrique[4].

Contrairement à l’arthrose, pour laquelle seul le cartilage est touché et disparaît, toutes les parties de l’articulation sont atteintes dans la polyarthrite rhumatoïde. En plus de l’érosion du cartilage, commune avec l’arthrose, le liquide synovial fait enfler l’articulation. Tous les éléments voisins, tels que les tendons, durcissent et sont endoloris.

Les articulations sont douloureuses, rouges, chaudes et raides, parfois gonflées. Les poussées évolutives sont souvent accompagnées de fièvre, de fatigue, de perte de poids… Les douleurs sont plus intenses la nuit et au réveil, même si elles tendent à disparaître au fur et à mesure de la matinée. La polyarthrite rhumatoïde, avec ses déformations et ses douleurs chroniques, serait invalidante chez 20 à 25 % des patients[5].

Quelles sont les causes de la polyarthrite rhumatoïde ?

Chez 70 % des personnes atteintes, on retrouve des « facteurs rhumatoïdes »[6] dans le sang (on parle de polyarthrite rhumatoïde séropositive). Les 30 % qui ne présentent pas ces marqueurs sanguins souffrent de polyarthrite rhumatoïde « séronégative ».

Les facteurs rhumatoïdes sont caractéristiques des maladies auto-immunes[7]. C’est le cas de la polyarthrite rhumatoïde. C’est-à-dire que ces facteurs sont des types d’anticorps dirigés contre d’autres anticorps de la même personne.

Cependant, des facteurs supplémentaires peuvent déclencher la maladie.

Les facteurs environnementaux

tabac et cigarette

Il semblerait que le tabagisme, par exemple, soit un facteur aggravant de la polyarthrite rhumatoïde. Les patients fumeurs répondraient d’ailleurs moins bien aux traitements[8].

Par ailleurs, dans 20 à 30 % des cas, le déclenchement de la maladie se produit après un choc émotionnel ou un traumatisme psychologique[9].

Les infections

La réaction biologique provoquée par une infection (plus rarement par un vaccin) pourrait déclencher une polyarthrite rhumatoïde, en activant les défenses immunitaires. Les études récentes mettent de plus en plus souvent en cause la bactérie Porphiromonas gingivalis[10], qui engendre des infections dentaires lorsque l’hygiène buccale ou les soins dentaires sont déficients.

La génétique

génétique et polyarthrite rhumatoïde

La polyarthrite rhumatoïde n’est pas une maladie héréditaire. Cependant, il existe une prédisposition génétique. En effet, 30 % des cas sont dus à des gènes[11] spécifiques. Il faut noter toutefois qu’il est possible d’être porteur sain de ces gènes.

 

 

 

Les hormones

Il pourrait y avoir une relation de cause à effet avec les œstrogènes. Ce sont les femmes qui sont majoritairement concernées par la polyarthrite rhumatoïde, principalement lors de bouleversements hormonaux tels que la grossesse et surtout la ménopause. Le pic d’apparition de la maladie se situe d’ailleurs entre 40 et 60 ans[12].