Mal de dos : gare à l'hypervigilance - 13/01/2011

L'hebdo, mercredi 5 janvier, www.hebdo.ch

Les facteurs psychosociaux comme l'anxiété, le stress ou le mal-être peuvent contribuer à l'apparition ou l'aggravation d'une lombalgie. Ils peuvent notamment faire basculer une douleur aiguë vers l'état chronique. Le Dr Stéphane Genevay, rhumatologue et responsable du « programme dos » aux Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG), tend pour cette raison à déconseiller radios et IRM chez les patients souffrant du dos, sauf en cas de suspicion de maladie grave. Il explique que lorsque l'on pratique ce genre d'examens, « on s'aperçoit que 30 à 40 % de la population qui n'a pas mal au dos a une hernie discale, 25 % des déchirures discales et 80 % de l'arthrose. Ni plus ni moins que parmi les gens qui ont mal au dos ». Le diagnostic n'apporte souvent rien et peut même s'avérer contre-productif. Et le rhumatologue de citer l'exemple d'une patiente dont la douleur est devenue chronique quand elle a appris souffrir d'une hernie. « Si l'on fait trop de prévention auprès des gens qui n'ont rien en leur disant ne faites pas ceci, tenez-vous comme cela, on risque de développer chez eux une hypervigilance qui est contreproductive » conclut le spécialiste.