Revue de presse Arthrolink

Le chimiste Michael Morris, de l'Université du Michigan, vient de mettre au point une nouvelle technique qui remplacera peut-être à l'avenir la radiographie pour diagnostiquer, sans douleur et de façon non invasive, des maladies comme l'ostéoporose. La méthode employée est la spectroscopie « Raman » qui mesure l'intensité et la longueur d'onde de la lumière diffractée des molécules. Ce principe est déjà utilisé dans l'industrie chimique et pharmaceutique pour analyser les composés issus de combustion. On l'emploie également sur des cadavres pour étudier les os. Grâce à cette méthode, qui devrait être disponible d'ici cinq ans environ, le diagnostic de l'ostéoporose pourrait être plus rapide, plus précis et moins onéreux.

Une étude financée par le Fonds national suisse de la recherche scientifique indique que les compléments de glucosamine et de chondroïtine sont inefficaces contre les douleurs arthritiques de la hanche et du genou. Des chercheurs de l'Université de Berne ont analysé les résultats de 10 essais cliniques impliquant un total de 3 803 personnes souffrant d'arthrose de la hanche et des genoux qui prenaient de la glucosamine, de la chondroïtine ou un placebo. D'après leurs résultats publiés dans le British Medical Journal, les deux compléments, seuls ou en association, ne diminuent pas la douleur et n'entraînent aucun changement dans les radiographies, en comparaison avec un placebo. Déjà une étude parue en juillet dernier dans le Journal of American Medical Association montrait que la glucosamine n'était pas efficace pour les personnes atteintes de polyarthrite avec des douleurs lombaires chroniques. En 2008, les ventes mondiales de glucosamine ont atteint près de 2 milliards, soit une augmentation de près de 60 % par rapport à 2003. Le supplément est devenu populaire après la parution en 2001 dans le Lancet d'une étude qui le considérait comme l'un des premiers produits à prévenir l'aggravation de l'arthrose.

 

Aux ravages de la « malbouffe », il faudrait ajouter ceux du « mal boire », selon Denis Riché, kinésithérapeute spécialisé en micronutrition et sport. Ainsi il explique que les sodas à base de coca peuvent favoriser l'ostéoporose. Une étude menée à la Harvard School of Public Health de Boston, auprès de 400 jeunes femmes « accros » aux sodas, a révélé que la consommation quotidienne de coca multipliait par 3 le risque de fracture des os chez les adolescentes et augmentait, à plus long terme, la fragilité osseuse. L'analyse révèle que la caféine et le sucre ne sont pas en cause : les sodas light ou sans caféine ne permettent donc guère de compenser l'effet nocif du coca, dès lors qu'on en avale au moins 4 litres par semaine. De plus, l'augmentation des apports en calcium ne paraît pas susceptible de compenser les risques d'ostéoporose chez les grosses consommatrices de coca. L'acide phosphorique présent dans le coca pourrait être le coupable. Cette substance a, en effet, un pouvoir acidifiant contre lequel l'organisme va lutter en puisant des citrates de calcium basifiants dans les os, ce qui diminue la densité osseuse. Les experts recommandent donc un usage modéré de ces boissons.

Selon l'Agence française de sécurité sanitaire de l'alimentaire (Afssa), moins de la moitié des adultes atteignent un niveau d'activité physique «entraînant des bénéfices pour la santé». Et, d'après l'Eurobaromètre de mars 2010 publié par la Commission européenne, le manque de temps et d'envie sont les principales raisons avancées pour ne pas faire d'exercice. Avec son lot de bonnes résolutions et les inscriptions aux cours de sport, la rentrée est souvent l'occasion de renouer avec l'activité physique. Contre les rhumatismes et l'arthrose, les médecins du sport Patrick Bacquaert et Frédéric Maton préconisent la marche à pied. Contre les maux du dos, la natation fait des merveilles, tandis que le vélo permet « d'étirer sa lombalgie ».

Une supplémentation en calcium peut être proposée aux femmes ménopausées et aux hommes âgés pour limiter le risque d'ostéoporose et de fractures. Pourtant cette pratique ne présente pas que des bénéfices. Une étude américaine et néo-zélandaise, publiée dans le British Medical Journal, vient de révéler que les suppléments de calcium prescrits contre l'ostéoporose pouvaient augmenter le risque cardiovasculaire. Selon cette recherche portant sur 12 000 personnes, la prise de comprimés de calcium serait associée à une augmentation du risque cardiaque d'environ 25-30 %. En revanche, une alimentation riche en calcium n'a pas été associée à un tel danger. Les chercheurs ne parviennent pas encore à éclaircir le mécanisme par lequel les compléments de calcium ont un effet néfaste sur le coeur. À une échelle large, l'usage répandu des suppléments calciques pourrait se traduire par un accroissement des maladies cardiovasculaires. « Ces résultats suggèrent que la place du calcium dans le traitement de l'ostéoporose doit être reconsidérée » indiquent les auteurs. Un avis partagé par certains rhumatologues français qui estiment qu'il y a, en France, une surprescription chez des personnes non carencées. Le Pr Christian Roux, chef du service de rhumatologie (hôpital Cochin, Paris) explique qu' « une supplémentation systématique s'avère inutile pour les femmes ayant un apport alimentaire suffisant, en particulier par consommation de lait ou de produits laitiers ».

 

Le Congrès mondial sur l'arthrose, organisé par l'Osteoarthritis Research Society International (OARSI), se tiendra à Bruxelles du 23 au 26 septembre. Il sera présidé par le professeur belge Yves Henrotin, directeur de l'Unité de Recherche sur l'os et le cartilage à l'Université de Liège. Ce spécialiste a publié plus de 150 articles sur l'arthrose et la lombalgie dans des revues scientifiques. En 2005, il a reçu le Prix De Cooman pour ses travaux sur la pathogénie et le traitement de l'arthrose. Plus de 1 000 experts du monde entier sont attendus en Belgique pour présenter « les découvertes les plus récentes sur la physiopathologie, le diagnostic, les traitements et la rééducation de l'arthrose ».

Le groupe Danone vient d'annoncer qu'il renonçait à la commercialisation en France de son yaourt riche en calcium et vitamine D, censé couvrir 50 % des besoins quotidiens dans ces deux domaines, et destiné principalement aux femmes ménopausées qui peuvent présenter des risques d'ostéoporose. Danone vend déjà ce yaourt en Espagne et en Italie, sous quatre parfums différents. Mais, selon un porte-parole du groupe, « les tests pratiqués (à Brive-la-Gaillarde) auraient mis en avant que les Français, grands consommateurs de produits laitiers frais, ne ressentent pas la besoin de consommer plus de calcium »..

L'harpagophyton, également appelé « griffe du diable », est une plante rampante qui pousse dans le sud du continent africain. Elle est reconnue pour soulager les douleurs articulaires modérées et diminuer la raideur des articulations atteintes par l'arthrose. L'harpagophyton renferme, en effet, des harpagosides qui ont de forts effets anti-inflammatoires. Pour l'OMS, son usage est « cliniquement avéré dans le traitement des douleurs liées aux rhumatismes ». Le traitement peut être administré sous forme de plante sèche, de gélules, d'extraits secs ou liquides, de gel ou de pommade. Parmi les contre-indications, l'harpagophyton semble stimuler la sécrétion de sucs gastriques. Il pourrait également interagir avec les fluidifiants sanguins. Aussi est-il déconseillé aux personnes souffrant de reflux gastro-oesophagien ou d'ulcère de l'estomac, aux personnes atteintes de maladie cardiovasculaire et aux jeunes de moins de 18 ans.

 

Le mal de dos est de plus en plus répandu chez les adolescents. La sédentarité, le surpoids, les mauvaises postures et le port quotidien de charges lourdes, comme le cartable, sont les facteurs les plus souvent cités pour expliquer la fréquence croissante des douleurs lombaires dans cette classe d'âge. Pourtant un autre élément pourrait être mis en cause : le temps croissant passé devant un écran de télé, d'ordinateur et de console de jeux Une étude européenne accuse, en effet, les écrans d'être générateurs de douleurs chez l'ado. Elle a porté sur 30 000 adolescents de 11 à 15 ans, habitant le Danemark, la Suède, la Finlande, la Norvège et l'Islande. Il leur a été demandé d'évaluer le temps moyen consacré tous les jours à des activités sur écran, ainsi que la fréquence à laquelle ils ressentaient des douleurs dans les cervicales, les lombaires, des maux de tête, etc. Les chercheurs ont observé que 11 à 21 % des garçons et 11 à 26 % des filles souffraient du dos. Or, les sujets qui se plaignaient le plus de douleurs lombaires étaient bien ceux qui passaient le plus de temps devant un écran. Il est donc important de veiller à l'ergonomie du poste de travail d'un ado, de limiter le temps devant un écran à une durée raisonnable, de lui faire adopter des positions correctes, varier les activités et pratiquer le plus souvent possible une activité physique.

La prise en charge des personnes présentant une perte de densité osseuse importante comporte généralement une supplémentation vitaminocalcique, ainsi que l'adoption de nouvelles habitudes de vie (alimentation, activité physique). Le cas échéant, un traitement médicament est généralement prescrit pour stabiliser la densité osseuse à long terme mais il faut savoir que la plupart de ces traitements ne montrent leurs effets sur la densité osseuse qu'avec retard, parfois après plusieurs années.