Tai Chi contre les douleurs du genou - 19/11/2009

L'allongement de l'espérance de vie a eu de nombreuses répercussions sur le mode de vie des plus âgés. Ainsi, alors que l'entrée en maison de retraite intervenait en moyenne à 65 ans dans les années 50, les aînés y font désormais le plus souvent leur arrivée à 81 ans ! Il est cependant d'autres événements qui continuent irrémédiablement à frapper au même âge. Le professeur Francis Berenbaum, chef de service de rhumatologie à l'hôpital Saint Antoine, remarque ainsi que « l'arthrose commence toujours vers la soixantaine ». A l'occasion de la préparation des premiers Etats généraux du bien vieillir qu'organise l'Unesco les 28 et 29 novembre, le spécialiste aura également évoqué une autre pathologie articulaire du vieillissement : l'ostéoporose. Il aura notamment rappelé que 40 % des femmes de plus de 50 ans ont été victimes ou seront victimes d'une fracture liée à cette pathologie.
Les troubles musculo-squelettiques (TMS), dont la fréquence a progressé d'environ 20 % par an ces dernières années, sont actuellement la première cause d'absentéisme au travail. Ils n'épargnent aucun domaine d'activité, même si les professions manuelles sont particulièrement à risque. Leur prévention et leur prise en charge précoces apparaissent aujourd'hui comme essentielles. En effet, il a été démontré qu'une absence prolongée a tendance à initier un cercle vicieux de douleurs, d'absentéisme et de découragement. Des données récentes montrent que un tiers des travailleurs européens sont soumis à des positions douloureuses ou fatigantes.
Les métiers qui exigent une forte implication physique soumettent nécessairement les travailleurs à un risque accru de souffrir de troubles musculo-squelettiques. Cependant, si l'on pourrait estimer qu'à ce titre, seule une catégorie de salariés est concernée, il apparaît en réalité que les activités nécessitant un effort physique sont fréquentes. Ainsi, 17 % des travailleurs européens sont exposés aux vibrations d'outils manuels pendant une partie importante de leur temps de travail, 23 % évoquent le port de charges lourdes et 46 % font état de gestes répétitifs. Ces derniers peuvent être le fait de travail à la chaîne mais aussi d'une activité de bureau sur ordinateur. La prolifération des écrans a en effet accru considérablement le risque de TMS chez des salariés qui auraient pu s'estimer peu concernés et ce en raison notamment de mauvaises positions. Ces dernières concerneraient 33 % des salariés européens !
L'Institut de veille sanitaire a mis en place un réseau de surveillance des troubles musculo-squelettiques dans les Pays de la Loire. Entre 2002 et 2004, quelque 3 700 salariés d'un échantillon représentatif (hommes, femmes, métiers et âges) ont ainsi été observés par 83 médecins du travail volontaires. Chaque employé était invité à répondre à un questionnaire et devait se prêter à un examen clinique. L'enquête a montré que 11 % des hommes et 15 % des femmes étaient victimes de TMS. Pour Yves Roquelaure, professeur de médecine du travail au CHU d'Angers, la surprise est venue du fait que « l'une des principales pathologies n'est pas le syndrome du canal carpien comme on l'imaginait, mais la tendinite de l'épaule » : 7 % des hommes et 9 % des femmes en étaient atteints. Or, on sait que les TMS de l'épaule comptent parmi les plus difficiles à traiter. En 2007, un nouveau questionnaire a été envoyé aux 274 personnes concernées par des troubles musculo-squelettiques. Seul un tiers d'entre elles ont rapporté une amélioration, 20 % étaient à la retraite ou en arrêt maladie et les autres continuaient à travailler, souvent assignés au même poste, avec des pathologies sévères.
L'amélioration des conditions de travail des fonctionnaires était l'objet depuis plusieurs semaines de négociations entre les syndicats et les pouvoirs publics. A la fin du mois d'octobre, un accord semblait avoir été trouvé, faisant état des différentes priorités en la matière. Parmi elles a été notamment pointée du doigt la nécessité de lutter plus activement contre les troubles musculo-squelettiques. Aussi sont prévus le développement de programme de prévention, la mise en place de formations auprès des employeurs ou encore le déploiement de collaborations plus actives avec les institutions publiques agissant dans ce domaine. Les différents signataires de l'accord ont également pointé du doigt l'importance d'offrir plus de place aux ergonomes. L'efficacité du recours aux conseils de spécialistes en ergonomie dans la lutte contre les TMS a en effet fait ces preuves dans le secteur privé.